« Penser pour Agir dans un monde qui bouge »
Le contexte social du moment est marqué par le chômage, l’accroissement des inégalités, le désenchantement d’une grande partie de la jeunesse, la dilapidation des ressources, les mouvements migratoires de masse, mais aussi par l’avènement de sociétés multiculturelles et de nouvelles formes de mobilisation pour plus de justice, d’égalité et d’échanges au-delà des frontières. Le développement des technologies de l’information, tout autant qu’il permet un nouvel accès aux savoirs, engendre également de nouvelles formes de fractures sociales, de manipulation et joue sur la reconfiguration des relations interpersonnelles et des rapports sociaux. Les jeunesses qui composent aujourd’hui notre société sont révélatrices des clivages induits par de fortes disparités sociales et économiques.
Dans ce contexte, l’Éducation Populaire représente plus que jamais une démarche et un enjeu de société pour construire un monde plus juste et solidaire.
Les « volontaires » d’i.PEICC (militants, acteurs au quotidien, citoyen engagés..) sont animés par l’esprit des résistants, femmes et hommes, qui, la paix revenue, ont créé Peuple et Culture en 1945 afin de défendre le droit à l’éducation et à la culture pour tous, tout au long de la vie.
A travers l’action culturelle et le savoir pour tous, elle s’inscrit également dans un objectif d’émancipation et d’épanouissement de la personne dans une société plus égalitaire.
Cette orientation suppose une démarche de citoyens responsables, conscients de leur capacité à agir et s’engager, pour une transformation politique et sociale
L’émancipation individuelle et collective
Elle ne se résume pas en un « développement personnel » visant un accomplissement personnel (connaissance de soi, valorisation de son potentiel, amélioration de sa qualité de sa vie…) sans interrogation ni envie d’agir sur son environnement social et politique.
Il s’agit de donner accès aux personnes, tout au long de leur vie, à des espaces d’éducation et de formation qui leur permettent d’affirmer leur dignité, de décrypter les rapports d’aliénation et de domination, de prendre conscience de la place qu’elles occupent dans la société, de se constituer collectivement en contre-pouvoir, et d’expérimenter leur capacité à agir.
Concrètement, les acteurs animent des espaces d’expression des savoirs populaires, d’échanges entre savoirs populaires et savoirs savants, de valorisation des cultures, d’expression artistique, et provoque des déplacements, voyages, rencontres dans d’autres quartiers, d’autres villes, d’autres pays.
Ces champs thématiques nous semblent importants à appréhender. En effet la culture ne se réduit pas à sa dimension artistique, elle englobe aussi tout ce qui permet d’appréhender le monde, de trouver sa place afin d’agir individuellement et collectivement, derrière l’action culturelle ce qui nous importe c’est de donner à chacun des repères permettant de mieux lutter contre l’obscurantisme, l’extrémisme, l’intolérance et la discrimination. La construction de l’Europe et les échanges interculturels sont propices à la confrontation avec les autres cultures, le voyage possède une dimension éducative, tout out comme le développement de la vie associative est un espace de démocratie.
La transformation de la société
Dans cette finalité, la transformation politique et sociale requiert une action émancipatrice non seulement auprès des simples citoyens inscrits dans un contexte politique et social donné, mais aussi des décideurs publics qui sont aux commandes, et des techniciens qui mettent en œuvre les politiques publiques (triangle de la participation citoyenne).
En ce sens, les volontaires d’i.PEICC ont pour but d’animer des espaces de médiation et de co-construction des politiques publiques qui permettent le croisement des savoirs populaires, des savoirs techniques et du pouvoir politique afin que l’expertise populaire pèse sur la décision publique.
Un laboratoire co-animé sur différents territoires
i.PEICC fonctionne à la manière d’un laboratoire d’expérimentation sociale. L’enjeu est de provoquer un décloisonnement des savoirs, des méthodes, des techniques, dans un esprit de coopération plutôt que de compétition/domination.
Il s’agit d’amener chacun à conscientiser son rapport au savoir, à sa manière de penser, de communiquer avec les autres, responsable qu’il est de l’éducation et de l’émancipation des autres… Le projet se structure sur le croisement des cultures, des connaissances qui émane de la diversité humaine, et s’inscrivent dans la variété des territoires et des champs d’intervention : décloisonner pour re-construire, et faire société.
Les animatrices et animateurs retirent de leurs diverses expériences de terrain et des évaluations construites avec les participants, les partenaires, les institutions, des concepts, méthodes et outils qui visent à enrichir les pratiques de l’éducation populaire. (Tiers Lieu Culturel, université du citoyen, Mobilité européenne, accompagnement de projets.)
i.PEICC diffuse ces outils d’éducation populaires et partage ses expériences dans le cadre de formations/actions proposées, à toute personne, qu’elle soit simple habitant(e), bénévole, technicienne ou décideurs publics.
i.PEICC participe aussi à de nombreux réseaux locaux, régionaux, nationaux et internationaux afin de démultiplier son action, s’enrichir d’autres expériences et faire profiter de la sienne. Il s’agit aussi de peser d’une autre façon sur les décisions publiques.
L’association interagit entre les différents acteurs pour permettre au citoyen, d’être plus attentifs aux évolutions sociétales, de s’ouvrir au monde, et de s’engager au plan local dans des actions collectives, porteuses de sens au niveau des enjeux économiques, sociaux et environnementaux plus globaux du 21ième siècle.
AG, 2 juillet 2016