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28/29 Aout : venez vous former à l'animation de l'ARPENTAGE!

28/29 Aout : venez vous former à l'animation de l'ARPENTAGE!

Vous avez entendu parlé de l'arpentage, vous participez à des ateliers et souhaiter vous exercer à les animer à votre tour?

Cette formation de deux jours est faite pour vous ! Dates : 28 et 29 Aôut à iPEICC 182 square de Corte à Montpellier

Inscriptions et renseignements : jusqu'au 25 juillet  2025 auprès de Olivier HALET : au 07 78 64 38 62  - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

TARIF : Inscription à titre individuel : 100 euros ;  Inscription à titre professionnel : 600 euros

 

L'arpentage est une proposition d’exploration, par un groupe de personnes, de documents qu’il est souvent difficile d’aborder seul, sans clés de lecture. Il permet la découverte et l’appropriation critique dudit document - livre, rapport, articles, ou autres médias - par un groupe qui s’en répartit la lecture. Ainsi, chaque lecture, partielle, s’enrichit des autres, et donne lieu à une discussion et à la création d’un savoir commun.

Le terme a été adopté en référence métaphorique aux opérations, à la fois savantes et exploratoires, de délimitation et de bornage des terres. Il représente à la fois l’aspect rigoureux d’une recherche structurée, et en même temps la possibilité d'un cheminement inventif.

 

Objectifs:

  • Découvrir une technique d’animation d’atelier de lecture collective : l’arpentage et s’exercer à l’animation d’une séance.
  • Repérer les différentes phases de l’animation d’une séance
  • Animer une séance-type de 3 heures

Contenus:

  • Apports historiques : origine et genèse de la méthode.
  • Mises en situation : arpentage de différents types de documents.
  • Animer une séance d’arpentage et animer un débat : différentes approches et méthodes.

Plus d'information sur la méthode : https://www.peuple-et-culture.org/nos-actions/pratiques-d-education-popu...

Informations pour le financement dans le catalogue : https://www.peuple-et-culture.org/ressources/catalogue-formation

 

Célébration des 80 ans de Peuple et Culture à Montpellier

Célébration des 80 ans de Peuple et Culture à Montpellier

Le jeudi 12 juin, c’est près d’une centaine de membres, adhérent·es et sympathisant·es de Peuple et Culture issus de la région Occitanie qui étaient rassemblé·es au Carrousel à Montpellier pour fêter les  80 ans du Mouvement PEC. L’évènement était animé par 4 structures membres de Peuple et Culture en région Occitanie : La Boutique d’Ecriture, Negpos, Peuple et Culture Gard ainsi qu’i.PEICC. Des représentants du siège de l’Union PEC étaient également présents.


La journée était rythmée par la phrase extraite du Manifeste rédigé par les fondateurs en 1945 : « La culture n’est pas à distribuer, il faut la vivre ensemble pour la créer » 

Des ateliers aux couleurs de PEC

Les  associations ont proposé des stands participatifs qui ont permis à chacun de s’exercer au cyanotype avec Negpos et à la linogravure avec l’équipe Tiers Lieu Culturel d’i.PEICC : une manière de faire vivre l’esprit de Peuple et Culture à travers des activités artistiques.

Dans un autre registre, i.PEICC mettait à consultation dans une salle, des archives du mouvement PEC depuis 1981 dans l’ex-région «  Languedoc-Roussillon » ainsi que celles des différentes structures créant une sorte de bulle temporelle. L’occasion d’y partager des moments de vie passés, des anecdotes sur la création des associations, ou même des souvenirs oubliés refaisant surface.

Et pour finir, La Boutique d’Ecriture ainsi que PEC Gard ont exposé les fruits de leurs divers ateliers, photos, écriture, vidéo, avec un mention spéciale aux vidéos réalisées par des jeunes de l’Ecole Régionale de la Deuxième Chance – E2C de Nîmes et primées dans le cadre du concours national « Musées portables ».

Une dynamique de partage et d’échanges

3 tables rondes sur des thèmes liés à l’éducation populaire se sont tenues successivement . L’une sur « l’accès à une deuxième chance » à travers les parcours des jeunes à l’ER2C, l’autre sur l’art comme expérience (avec les témoignages de la Boutique d’Ecriture), et la dernière sur la place de la pensée critique sur les réseaux sociaux (avec la prise de parole des jeunes de Montpellier et Nîmes).Ces sujets ont ouvert sur un débat collectif, rythmé par les interventions génialement improvisées de l'artiste Dgiz, figure emblématique du rap et du slam, permettant au public de s’exprimer sur les thématiques proposées.

Un moment de fête et de convivialité

Pour finir dans un cadre plus festif, c’est autour d’un buffet réalisé par les bénévoles, sur une note musicale et dansante  joyeusement  portée par le groupe « Crocos Bananas », que la journée s’est clôturée. Merci à tous les participant·es qui ont contribué à rendre cette journée mémorable !

Retour sur la fête d’i.PEICC !

Retour sur la fête d’i.PEICC !

Le mercredi 2 juillet, i.PEICC a ouvert ses portes côté Tiers Lieu Culturel pour un temps festif et convivial, ouvert à tout type de public. Ce moment de rencontre a permis de valoriser les actions menées tout au long de l’année, tout en proposant un moment de rencontre et de partage.


L’événement a également permis de découvrir le travail de l’artiste-plasticien Baptiste Eybert, présenté en fin de résidence à i.PEICC, dans le cadre du partenariat avec le MO.CO.Paillade Contemporain.

Une circulation libre à travers les espaces du lieu

Dès l’entrée, les participant·es étaient accueilli·es par l’exposition photographique « Regards sur le quartier : la rénovation en images », réalisée par les jeunes de 11 à 15 ans de l’espace jeunesse, en écho aux transformations urbaines vécues dans le quartier de la Mosson.
Une pièce était entièrement dédiée à l’installation de l’artiste-plasticien Baptiste Eybert, présentée à l’issue de sa résidence à i.PEICC, dans le cadre du partenariat avec le MO.CO.Paillade Contemporain.

Un peu plus loin, les visiteurs pouvaient explorer les œuvres en cyanotypes, réalisées dans le cadre du projet « Mosaïque Citoyenne », par des ateliers menés avec l’artiste Ayda-Su Nuroglu et la juriste Houda Choisy-Bouadar.Dans le cadre des 80 ans de Peuple et Culture en Occitanie, une installation réalisée par les volontaires Art Ensemble proposait un focus sur l’arpentage, une méthode de lecture collective typique du mouvement de l’éducation populaire. En parallèle, des productions en linogravure étaient présentées, faisant référence à des thématiques centrales du mouvement d’éducation populaire, telles que les échanges internationaux, la jeunesse, la formation et l’insertion, la citoyenneté ainsi que l’art et la culture.

Enfin, l’espace des volontaires Art Ensemble accueillait quant à lui une sélection éclectique de productions réalisées tout au long de l’année : travaux typographiques, figures en origami, créations faites avec les enfants, ainsi qu’un mur retraçant différentes pistes de réflexion autour de l’élaboration du dispositif présenté lors de la journée des 80 ans de Peuple et Culture en Occitanie, le 12 juin dernier au Carrousel. De plus, un diaporama en continu permettait de (re)vivre en images les temps forts de l’année écoulée.

Performances artistiques et clôture conviviale

Des performances sont venues ponctuer la soirée : chant avec Lola, jeune d’i.PEICC, puis danse avec Maria et Kiliana, avant une dernière performance menée par Florian, danseur professionnel.
L’événement s’est clôturé autour d’un apéritif dinatoire, ponctué de discussions informelles, de retrouvailles, et de perspectives d’avenir. Ce temps convivial a permis de croiser les regards entre partenaires, habitant·es, artistes, bénévoles, salarié·es et volontaires — tous et toutes actrices et acteurs de ce que i.PEICC fait vivre au quotidien.
Un grand merci à toutes celles et ceux qui ont contribué à faire de cette fête un moment chaleureux et collectif ! Et si vous souhaitez revivre cet événement en vidéo, cliquez-ici !

Comprendre les enjeux de la rénovation urbaine : arpentage et rencontre littéraire avec Khedidja Mamou, co-autrice de "Lutter pour la cité"

Comprendre les enjeux de la rénovation urbaine : arpentage et rencontre littéraire avec Khedidja Mamou, co-autrice de "Lutter pour la cité"

Jeudi 19 juin, i.PEICC et Esprit Libre ont organisé un arpentage littéraire à la médiathèque Pierrevives autour du livre Lutter pour la cité. Habitant·es face à la démolition urbaine (Éditions de la dernière lettre). Les échanges se sont poursuivis en présence de Khedidja Mamou, co-autrice de l’ouvrage.


Cette méthode de lecture collective que constitue l’arpentage, permettent à chacun·e de s’approprier le contenu du livre à travers des extraits choisis, avant de croiser les lectures, impressions et questionnements. Cette rencontre a rassemblé des participant·es issu·es de plusieurs horizons : adhérent·es, stagiaires, services civiques et salarié·es d’i.PEICC et d’Esprit Libre, ainsi que des membres de l’association U-Lab (jeunes architectes, étudiant·es et habitant·es), une volontaire en service civique de la médiathèque Pierrevives, et des salariées de l’association Habiter Enfin ! 

Un ouvrage qui reflète les réalités vécues

L’ouvrage propose une analyse des politiques de rénovation urbaine à partir de témoignages d’habitant·es, d’enquêtes de terrain et d’entretiens croisés. Il explore les effets de ces projets sur la vie quotidienne et les formes de résistance qui émergent, en replaçant les mobilisations locales dans un contexte plus large, à la fois politique, économique et architectural.
Khedidja Mamou, co-autrice du livre est également architecte, enseignante à l’ENSA de Montpellier et chercheuse en sciences humaines. Elle a apporté des éclairages sur la genèse du livre, nourri de recherches, de témoignages d’habitant·es et de réflexions collectives autour des politiques de rénovation urbaine.

Rénover, mais à quel prix ?

Tout au long des échanges, la complexité des projets de rénovation urbaine est apparue comme un fil rouge. Comment traduire des réalités sociales, politiques et économiques multiples dans des aménagements concrets ? Comment penser les quartiers avec celles et ceux qui y vivent ?
Des notions clés, notamment le concept de « résidentialisation », ont été interrogées. Présentée comme un outil d’amélioration du confort et de la sécurité, elle sert aussi des logiques de cloisonnement, de contrôle de l’espace et de valorisation foncière. Derrière les discours officiels, des objectifs politiques et économiques se dessinent, parfois en contradiction avec le vécu des habitant·es : « C’est l’humain qui rassemble, pas les bâtiments ».

Vécus locaux : entre réaménagements et difficultés du quotidien

Plusieurs témoignages de résident·es du quartier de la Paillade sont venus illustrer ces constats. Certains ont évoqué les clôtures posées dans les quartiers Saturne et Jupiter notamment, ressenties comme des barrières à la circulation et aux liens entre voisin·es. D’autres ont souligné que la démolition de certaines tours, qui abritaient aussi des commerces, a entraîné une baisse de l’offre commerciale dans le quartier. Pour les habitant·es sans voiture, cela complique fortement les démarches du quotidien : faire ses courses, retirer de l’argent ou simplement accéder à des services de base, ce qui peut creuser des inégalités d’accès.

Propriétaires, locataires : entre responsabilités et représentations

Des regards contrastés ont été partagés sur la répartition des responsabilités dans l’entretien des bâtiments et l’implication dans la vie du quartier. Il a été affirmé que certain·es propriétaires dénoncent un manque d’implication des locataires, perçus comme « de passage ». À l’inverse, d’autres estiment que ce sont surtout les bailleurs qui manquent à leurs obligations. Dans les copropriétés, l’absence de coordination complique les démarches et invisibilise les enjeux de terrain.
Un constat revient : plus la configuration est complexe (plusieurs bailleurs, copropriétés...), plus la mobilisation est difficile. Les personnes restent souvent enfermées dans leur statut (propriétaire, locataire...) sans toujours se rencontrer.

Lutter collectivement : entre stratégies et limites

Face à ces constats, des dynamiques collectives émergent pour défendre les conditions de vie dans les quartiers populaires. L’expérience de l’association APPUII a été évoquée, notamment leur approche qui consiste à inclure les habitant·es, quel que soit leur statut, dans les réunions et réflexions. Car au-delà des statuts, ce sont les luttes communes qui rassemblent.
Même si aucun collectif ne parvient à tout obtenir, la persévérance et la clarté des revendications permettent parfois de négocier, voire d’infléchir certains projets. Un point crucial a été évoqué portant sur l’importance de créer des espaces de confiance, des rituels collectifs, pour renforcer les liens et la capacité d’agir ensemble.

Parallèle avec la Mosson, pourquoi ce projet ?

Enfin, une question centrale a traversé les échanges : Pourquoi un projet de rénovation urbaine à la Mosson ? 
Il n’y a pas une seule réponse, mais plusieurs pistes ont été soulevées. Pour les élu·es, ces projets offrent une forte visibilité politique, avec des financements largement nationaux. Ils permettent aussi de requalifier symboliquement des quartiers perçus comme « trop différents ».
Mais derrière cette volonté de transformation, se pose la question de l’intérêt réel pour les habitant·es. Ces projets homogénéisent, cherchent à rendre les quartiers « comme les autres », sans toujours prendre en compte leur richesse propre, leur densité ou leur fonctionnement interne. 

Au-delà des constats et des désaccords, ces temps d’échange rappellent combien l’écoute, le dialogue et l’implication collective sont essentiels pour faire évoluer les projets urbains au plus près des réalités vécues.
Dans ce contexte, faire preuve de nuance devient indispensable : les visions peuvent diverger, mais c’est en maintenant une écoute réciproque entre institutions et habitant·es que l’on peut construire une base commune, porteuse de sens. 

Merci à Khedidja Mamou pour sa présence, à la médiathèque Pierrevives pour l’accueil ainsi qu’à tous les participant•es à cette dernière session d’arpentage de l’année, avant sa reprise courant septembre ! 

 

Fin de mission pour Paul et Calma, volontaires CES à i.PEICC

Fin de mission pour Paul et Calma, volontaires CES à i.PEICC

Huit mois de partage, d’engagement et de découvertes : il est temps de dire au revoir à Calma et Paul, nos volontaires CES, qui ont marqué de leur présence la vie du quartier et i.PEICC.


Chaque année, i.PEICC accueille des volontaires européen·nes dans le cadre du Corps européen de solidarité (CES), un programme qui permet à des jeunes de s’investir dans des projets d’intérêt général à travers l’Europe. Ces volontariats, d’une durée de plusieurs mois, sont l’occasion de créer des liens, d’échanger des savoirs, et de faire vivre concrètement les valeurs de solidarité, d’ouverture et d’engagement citoyen.

C’est ainsi que Calma et Paul ont rejoint l’équipe en septembre 2024, pour une mission de 8 mois. Tout au long de leur volontariat, iel ont pris part à nos actions autour de la jeunesse et du tiers-lieu culturel, en lien étroit avec les habitant·es et les structures du quartier. Hébergé·es dans les KAPS (Kolocations à projets solidaires), grâce à notre partenariat avec l’AFEV, nos volontaires ont aussi expérimenté une forme d’habitat partagé et solidaire, en immersion à la Mosson.

Leur mission s’est achevée le 31 mai 2025. Paul est reparti à Leipzig, la tête pleine de souvenirs ; de son côté, Calma a choisi de poursuivre son aventure montpelliéraine en s’inscrivant à la faculté pour suivre des études de philosophie. Une nouvelle page s’ouvre, vers de nouveaux horizons. Vous pouvez retrouver leur témoignage en vidéo ici

En attendant, l’aventure continue : deux nouvelles personnes volontaires sont attendu·es à la rentrée de septembre 2025. Toute l’équipe se mobilise pour leur préparer un accueil à la hauteur !

Un accueil OFAJ à i.PEICC sous le signe de la rencontre

Un accueil OFAJ à i.PEICC sous le signe de la rencontre

Interculturalité, rencontres et découvertes


Du 8 au 13 juin, i.PEICC a accueilli un groupe franco-allemand dans le cadre d’un échange soutenu par l’OFAJ (Office franco-allemand pour la Jeunesse). Ce fut l'occasion pour le groupe de célébrer avec i.PEICC les 25 ans de la Maison des Relations Internationales et les 80 ans du mouvement Peuple et Culture.

L’OFAJ, un cadre pour tisser des liens

L’Office franco-allemand pour la Jeunesse œuvre à renforcer la coopération entre la France et l’Allemagne à travers la jeunesse. Il soutient des initiatives qui favorisent la rencontre, la compréhension mutuelle et l’ouverture interculturelle.
Cet échange a été mené en partenariat avec BNW, une structure allemande de pré-formation professionnelle qui accompagne de jeunes adultes vers une orientation ou une insertion. Le groupe était composé de 11 jeunes (18-23 ans), accompagné·es de 2 encadrant·es et d’une animatrice linguistique.
Hébergé·es à la base de loisirs Poséidon à la Grande Motte (structure 3MTKD), les participant·es ont pu vivre une semaine rythmée par des visites et des temps de rencontre.

Un programme ancré dans le territoire

Le séjour a été ponctué de :


– Rencontres avec des jeunes français·es


– Découverte de Montpellier et du quartier de la Mosson
 avec les animateur·ices jeunesse d'i.PEICC

– Visites de la Maison de Heidelberg et de la Maison des Relations Internationales, partenaires d’i.PEICC


– Participation à la célébration des 25 ans de la MRI


– Et un temps de rencontres avec le mouvement Peuple et Culture en Occitanie, à l’occasion de ses 80 ans


Ce programme avait pour objectif principal de poser les bases d’une interconnaissance entre structures, et d’ouvrir la voie à de futurs échanges, à l’échelle locale comme européenne.

Une volonté de pérennisation

Cet accueil s’inscrit dans une volonté d'i.PEICC de construire une dynamique franco-allemande et plus largement européenne pérenne. En mêlant échanges interculturels, réflexion autour de l’orientation et découverte artistique, le projet a vocation à évoluer et à se renforcer au fil du temps.
Des discussions sont déjà en cours pour envisager d'autres formats et ancrés dans les réalités des structures partenaires.

Discussions : « Femmes et espace public » avec Houda Choisy-Bouadar

Discussions : « Femmes et espace public » avec Houda Choisy-Bouadar

Jeudi 22 mai, i.PEICC a proposé, en collaboration avec Houda Choisy-Bouadar, juriste et féministe engagée, un temps de discussions autour d’une question essentielle : les femmes sont-elles réellement libres dans l’espace public ? La rencontre s’est tenue à la Maison pour tous Louis Feuillade, qui a accueilli l’événement.


Quasiment une trentaine de participant·e·s étaient présent·e·s : stagiaires, services civiques, adhérent·e·s, travailleur·se·s de l’association Gammes, ainsi que des habitant·e·s de la Mosson, Saint-Paul, d’Occitanie, Pompignane, du centre-ville. Plusieurs générations et réalités de vie étaient représentées. La discussion s’est tenue en deux langues différentes : en français et en arabe littéraire afin que tout le monde puisse suivre les échanges.

L’espace public : un mot, mille vécus

En introduction, chaque personne a été invitée à partager un mot associé à sa propre définition de l’espace public. Il en est ressorti des termes comme liberté, vigilance, cohabitation, solidarité, parole, hygiène, (in)égalité…
Autant de mots qui reflètent un paradoxe fondamental : l'accès à l'espace public est censé être un droit naturel et universel, mais il ne l’est pas autant pour toutes.

Une liberté théorique, mais pas absolue

Dans les faits, les femmes ne bénéficient pas de la même liberté que les hommes pour circuler et occuper l’espace public.
 Elles développent des stratégies conscientes ou inconscientes : organiser leur journée en fonction des horaires, éviter de sortir seules le soir, privilégier les trajets en groupe, anticiper les comportements à risque, s’auto-protéger. Ces mécanismes de protection sont intériorisés par beaucoup de femmes.


Certaines évoquent le poids du regard social, du regard exercé par le conjoint ou l’entourage. Sortir pour des loisirs n’est pas toujours considéré comme légitime. Le soir, notamment, est perçu comme un moment moins adapté. Pour certaines, participer à une activité culturelle devient difficile à cause de contraintes sociales, familiales, ou du simple sentiment d’insécurité.

Des femmes expliquent aussi que le couple peut être un lieu de négociation voire de limitation, et que dans certains cas, il n’est même pas question de demander : sortir seule n’est pas envisageable. Ce contrôle peut être lié à des traditions, à des réflexes culturels, mais aussi à une peur bien réelle.

Le système patriarcal : des normes profondément ancrées

Ces limites ne sont pas uniquement imposées de l’extérieur. Certaines femmes intègrent elles-mêmes ces freins, parfois sans s’en rendre compte. Il s’agit d’un conditionnement social, transmis par l’éducation, les cultures, mais aussi par les siècles de domination patriarcale. Cette organisation sociale accorde plus de pouvoir, de visibilité et de légitimité aux hommes. Les femmes ne sont pas toujours encouragées à occuper pleinement l’espace, à s’imposer, à revendiquer leur liberté de mouvement.

Il existe aussi des figures symboliques : les « gardiennes du temple », ces femmes qui, consciemment ou non, perpétuent les normes patriarcales. Elles ne souhaitent pas forcément oppresser, mais sont les relais d’un système qui fonctionne depuis longtemps. Pourtant, le problème ne vient ni des traditions ni des religions, mais bien du pouvoir détenu par les hommes.
Un exemple historique a été évoqué : le Code civil napoléonien, qui interdisait aux femmes de demander le divorce. De plus, certaines normes présentées comme religieuses sont en réalité issues d'une organisation patriarcale : par exemple, le Coran indique qu'une femme a le droit de demeurer dans le foyer après un divorce, ce n'est pas une obligation ni un interdit moral.

Éducation et dé-construction : vers un espace réellement partagé

Il devient urgent d’éduquer les enfants différemment. Pourquoi élever les garçons et les filles sur des bases inégalitaires ? 
Certaines femmes refusent aujourd’hui de s’engager dans la lutte pour leurs droits, non par indifférence, mais parce qu’elles estiment que ce n’est pas leur rôle. Or, une femme devrait être libre sans devoir lutter.


L’égalité de pouvoir ne signifie pas la disparition des rôles ni des traditions, mais une possibilité de choix pour chacun·e. Par exemple, cuisiner n’est pas réservé aux femmes ; se muscler n’est pas une atteinte à la féminité. La liberté n’implique pas le rejet des valeurs culturelles, mais la possibilité de les choisir sans contrainte.

Les équipements, les pratiques et les inégalités de genre

Le manque de liberté se manifeste aussi par l’inégale répartition des équipements ou des usages dans les quartiers.
 Des enquêtes ont montré que les filles adolescentes sont moins présentes dans les structures de jeunesse, car les parents ont souvent peur pour leur sécurité, tandis que les garçons sont davantage incités à s’inscrire à des clubs ou des activités sportives. On cherche parfois à « canaliser » les garçons à travers le sport, mais cela peut créer un déséquilibre qui empêche les filles d’investir pleinement ces espaces.

Certaines n’osent pas fréquenter les salles de sport à cause du regard masculin, d’un jugement sur la tenue, ou encore du poids des attentes sociales : une femme musclée ne « plaît pas à tout le monde ».
 La sexualisation du corps féminin devient un frein à la liberté d’habillement, et même à la liberté d’exister dans l’espace public, sans subir ni regards ni remarques. Cette pression peut aussi venir d’autres femmes, ce qui complique la création d’une véritable solidarité féminine. Le patriarcat l’emporte quand les femmes ne se soutiennent pas entre elles.

Les collectivités territoriales ont un rôle à jouer : repenser les équipements publics pour favoriser la mixité, consulter les habitant·e·s, créer des espaces vraiment partagés, accessibles et sûrs pour toutes et tous. En effet, elles financent à hauteur de 75% les équipements publics majoritairement utilisés par les garçons/hommes, ce qui renforce leur présence dans l'espace public au détriment des filles/femmes.


L'ensemble des citoyen.ne.s supporte également le coût énorme des comportements typiquement masculins : la quatrième de couverture du livre Le coût de la virilité de Lucile Peytavin, présenté pour Houda Choisy-Bouadar durant les échanges, en donne un aperçu très préoccupant : "En France, les hommes sont responsables de l’écrasante majorité des comportements asociaux : ils représentent 84 % des auteurs d’accidents de la route mortels, 92 % des élèves sanctionnés pour des actes relevant d'atteinte aux biens et aux personnes au collège, 90% des personnes condamnées par la justice, 86 % des mis en cause pour meurtre, 97 % des auteurs de violences sexuelles". 

Des lois existent, mais peu appliquées

Des infractions sont désormais reconnues : harcèlement de rue, outrage sexiste, etc. Mais dans la réalité, ces lois sont peu mises en œuvre.
 Seules, les femmes peuvent difficilement faire valoir leurs droits. La solution passe par l’action collective. Sortir ensemble, se soutenir, demander des aménagements pour plus de sécurité (éclairage public, transports dédiés…) font partie des stratégies. Certaines initiatives vont dans ce sens : les taxis roses par exemple, réservés aux femmes par des femmes, pour permettre des déplacements plus sûrs.

L’espace numérique : entre émancipation et nouvelles violences

Les discussions ont également abordé la place des femmes dans l’espace numérique, considéré par certaines comme un lieu alternatif de liberté, et par d’autres comme un nouveau terrain de domination.
Les réseaux sociaux ont permis à de nombreuses femmes de s’exprimer, se libérer, se rassembler. Mais ils peuvent aussi renforcer des stéréotypes contre lesquels les femmes se battent depuis longtemps.

Des initiatives concrètes qui ont vu le jour ont été évoquées :
Les Martines : une application qui se veut comme un réseau social alternatif, dédié à la solidarité et à la mise en lien entre femmes.
Dispositif Angela : un label apposé sur des lieux-refuges où se rendre en cas de danger en prononçant le terme "Angela"
 The Sorority : une application de géolocalisation pour repérer des femmes à proximité en cas de besoin, et se sentir en sécurité.

Mais pour beaucoup, le numérique doit rester un outil, pas une finalité. Il est important d’occuper les espaces réels autant que les espaces virtuels, et de continuer à se mobiliser dans les deux.

Rien n’est acquis. C’est un combat.

Merci à Houda Choisy-Bouadar pour son intervention riche et engagée, à la Maison pour tous Louis Feuillade pour l’accueil, et à toutes les personnes présentes pour leurs témoignages et leur participation !

La poursuite de cet échange se fera lors d’une restitution à venir, dans le cadre du projet « Mosaïque Citoyenne », en collaboration avec l'artiste Ayda-Su Nuroglu.

Participation, création, rencontre M28 : i.PEICC à la Fête du Lac

Participation, création, rencontre M28 : i.PEICC à la Fête du Lac

Comme chaque année, la Fête du Lac a pris place dans le quartier de la Mosson samedi 17 mai au Lac des Garrigues. Un rendez-vous ancré dans les habitudes du quartier, organisé par la Maison pour tous Georges Brassens, qui a su une nouvelle fois rassembler les participant·e·s autour de moments festifs, culturels et conviviaux.


Plus qu’un temps festif, c’était l’occasion de mettre en lumière la richesse du tissu associatif local — et i.PEICC y a joué un rôle actif et engagé.

Un après-midi d’ateliers participatifs

Entre 14h30 et 17h45, 25 associations du quartier ont animé des ateliers ouverts à toutes et tous, mêlant création, réflexion et partage intergénérationnel.

Parmi elles, on y retrouvait notamment : Uni’Sons, La Maison du Projet, Esprit Librei.PEICC a participé à cet événement par la mise en place de deux stands ayant permis de rencontrer environ 150 personnes sur la journée.

Deux ateliers créatifs animés par i.PEICC

i.PEICC a proposé des ateliers participatifs qui ont attiré un large public familial, et notamment de nombreux parents curieux·se de découvrir les activités de la structure :

| Un atelier graphisme, animé par Chadia, bénévole à i.PEICC, où les participant·e·s ont pu exprimer leur créativité en réalisant de petits graphes colorés.

| Un atelier de fabrication de balles en laine cardée, animé par Zakia, animatrice de l’espace jeunesse 16-25 ans, qui a rencontré un franc succès auprès des parents comme des enfants. Ce moment de partage a permis de mettre en avant les actions menées par i.PEICC tout en créant du lien intergénérationnel.

M28, un chemin d'aventure jonché de rencontres artistiques

A la suite de l'exposition au MIAM, des jeunes d'i.PEICC ont arpenté un des chemins artistiques que propose le projet M28 direction la Mosson, au lieu dit l'Oasis de la Garrigue. Une balade sensorielle à la rivière de la Mosson portée par Bipolar.

En parallèle des animations proposées par i.PEICC, une dizaine de jeunes, accompagnés de volontaires du Tiers Lieu Culturel, ont participé à un atelier de cartographie sensible, une proposition de l’association Bipolar, agence artistique et culturelle montpelliéraine, dans le cadre du dispositif M28 – Terres de culture, auquel i.PEICC est intégré.

Cet atelier s’inscrit dans le projet de création d’un Atlas culturel et relationnel de la rivière Mosson, porté par Bipolar. Il s’agit d’une démarche artistique et participative, pensée comme un complément à la restauration écologique de la rivière, pour restaurer aussi les liens sensibles et affectifs que les habitant·es entretiennent avec ce milieu.

Animé en partenariat avec l’artiste-cartographe Julien Rodriguez, ce processus vise à recueillir des récits, des ressentis, des attachements,… une manière originale de remettre en lumière les relations vivantes, intimes et souvent oubliées entre les habitant·es et la rivière Mosson.En lien avec l’EPTB Lez Mosson Étangs Palavasiens et avec le soutien de l’Office Français de la Biodiversité, ce projet vise à ouvrir un espace de dialogue autour de la rivière Mosson. Pour cette étape à la fête du lac, les participant·es ont été invités à explorer leur environnement par les sens, à travers une balade sensorielle guidée et des petits carnets de terrain. « Pendant cette balade, on avait un petit livret avec des questions. Ça nous a aidé à mieux observer et à réfléchir à ce qu'on entendait. C'était une activité simple mais très enrichissante. On a vraiment apprécié ce moment de calme loin du bruit de la ville » - Maymana, 21 ans

« On dirait la forêt des pays comme le Brésil » « On savait pas qu’on avait ça à côté de chez nous » « Cette balade était aussi à notre écoute, on nous demandait nos impressions et sentiments » rajoute Telma. Les jeunes étaient très vites assimilé·es au groupe, pendant la marche des discussions à deux, à trois, des commentaires sur les interventions de Julien. Et puis…un habitant interpelle et raconte son enfance dans ce quartier arboré, ses baignades dans la Mosson puis l’urbanisation qui a transformé une partie du paysage à vue d’œil. Les jeunes ont apprécié cette approche sensible, les yeux fermés un temps du parcours certains parlaient d’un moment en suspens… un pur bonheur.

Ce processus donnera lieu à une restitution publique à l’automne, dans le cadre de l’Événement 25 “Les Chemins du vivant”, coordonné par M28 – Terres de culture (du 26 septembre au 4 octobre 2025).
Une journée spéciale proposée par Bipolar se tiendra au bord de la Mosson, à Grabels, le samedi 27 septembre.

Un final en musique

En fin de journée, les festivités se sont clôturées en rythme grâce à une déambulation musicale portée par la Dakka Marrakchia et DJ Fafa, puis un concert du groupe Gnawafrica, venu faire vibrer les bords du lac.

L’événement s’est déroulé en présence de Véronique Brunet, première adjointe au maire, qui a salué l’implication des participant·e·s, des associations, et la dynamique collective portée dans le quartier.

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Peuple et Culture
Association de Jeunesse et d’Éducation populaire

i.PEICC lutte contre l’exclusion sociale, professionnelle et culturelle à travers le développement d’une citoyenneté active.

Peuple et Culture développe des démarches d’éducation populaire, favorisant l’éducation critique, l’autonomie, l’ouverture culturelle et interculturelle, la transmission des savoirs, le goût de l’expression et de l’action collective, de la créativité et du vivre ensemble.
www.peuple-et-culture.org

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