Mardi 16 mai , nous étions douze : bénévoles, salariés, volontaires, pour partager la lecture de l’ouvrage d’Henri Quatrefages « COINCIDENCES » , regard auto-biographique sur plus de quarante années d’engagement dans le quartier de la Paillade.
On y a parlé, beaucoup échangé avec l’ancien instituteur et président de l’UFOLEP. Quand vient le temps de se demander , après tant d’années passées avec les jeunes, les habitants : qu’est-ce qui vient de moi dans ce qu’ils sont devenu.es ? Qu’est-ce que j’ai transmis sans même m’en rendre compte ?
De multiples sujets de réflexion surgissent , à la lecture de ce récit dense et truffé d’anecdotes pas si anecdotiques que cela…
C’est par exemple le fait que les enseignants n’habitent plus depuis longtemps le quartier et que cela a changé le lien avec les parents, alors qu’on peut leur reconnaître le droit à vouloir prendre de la distance avec leur environnement professionnel.
C’est le fait que les associations ont été poussées à passer d’une logique de subvention( basée sur un projet dont elles restaient maitresses) à une logique de prestation ( basée sur une commande de l’institution auxquelles elles se conforment) .
C’est la logique de production d’un « vivre ensemble » qui fait semblant d’ignorer que , la con-vivialité c’est aussi ( et surtout) apprendre à « faire ensemble » (Cf Ivan Illitch).
Aussi, lorsqu’on lance des projets « pour » les habitants et que cela fait « flop » parce que ces derniers n’adhèrent pas à la proposition, qu'on on en vient à se demander si , en tant qu’ intervenants professionnels, on est à la bonne place pour engager la participation...
A cela notre auteur et praticien du quartier au long cours, répond que toutes les énergies sont bonnes à proposer dans un quartier comme la Paillade. Que si l’on on ne réussit pas à chaque fois, le plus important reste de se poser les bonnes questions ! Les habitants ne viennent pas ? C’est quand même l’expression de quelque chose : à nous de trouver de quoi il en retourne…et de retourner vers eux, inlassablement.