Actualité

1 semaine - 1 mur - 10 créateur (Art Ensemble)

1 semaine - 1 mur - 10 créateur (Art Ensemble)

- Prochain Workshop "Art Ensemble" -

 

1 semaine / 1 mur / 10 créateurs

 

Du 25 au 29 Avril 2022, Pierresvives nous accueille avec le double objectif de créer une œuvre collective originale, créative, drôle... telle une enquête à partir de pièces d'archives sur l'histoire du quartier de la Paillade et de découvrir les métiers de la scénographie et de l'exposition. 

Ce projet est ouvert à 10 jeunes âgés de 16 à 25 ans dans le cadre du projet Art Ensemble. Pour plus d'informations: http://www.ipeicc.com/actualite/art-ensemble-quels-sont-les-enjeux

 

 

Ce "mur" d'exposition, crée durant le workshop prendra place dans l'exposition "Pierresvives Passé / Présent / Futur" qui aura lieu du 13 Juin au 20 Juillet sur le balcon du bâtiment. (vernissage prévu le 14 ou 15 juin / date à défini.

Durant la semaine vous serez amené à travailler et rencontrer d'autres jeunes créateurs, des professionnels et métiers de l'exposition et des étudiants en école d'art et architecture. Ce projet est porté en partenariat avec Pierresvives et l'ENSAM.

 

Le lieu - Site du Domaine départemental de Pierrevives
 

Programme:

"Nous partons sur une scénographie en mode enquête : pourquoi pierresvives dans ce quartier ? Cela va nous permettre de nous amuser beaucoup plus dans la conception et la construction. Nous pensons à une scénographie dynamique, genre « on doit ouvrir des boites » etc... L'idée, c'est de présenter des documents d'archives de manière ludique." Elodie, médiatrice à Pierresvives

 

Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi

10h: Accueil et visite des archives

14h: découverte des contenus à exposer

Fin de journée à 17h

10h - 17h: conception

comment mettre en résonance des contenus?

Quelle logique? Quels supports?

Découverte de logiciels de conception

10h - 17h: conception

comment mettre en résonance des contenus?

Quelle logique? Quels supports?

Découverte de logiciels de conception

10h - 17h: construction

 

Création des supports imaginés et travail de mise en exposition

 

10h - 17h: construction

 

Création des supports imaginés et travail de mise en exposition

 

12h30 - 13h30 : Pause repas. Chacun.e est invité.e à apporter de quoi manger sur place

 

Modalité d'inscription:

Pour tout renseignement ou inscription, contacter Tatiana FORMET - Animatrice du projet Art Ensemble par mail: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou téléphone 06 20 55 41 61.

 

La médiation scolaire, qu'est-ce que c'est ?

La médiation scolaire, qu'est-ce que c'est ?

Focus sur la MEDIATION SCOLAIRE

Depuis janvier 2021, IPEICC accueille la mission de médiation scolaire,  emploi crée par la DIHAL pour faciliter la scolarisation des enfants vivants en bidonville dans toute la France.  C’est Irina Oancea qui relève le défi, accompagnée par Camille Begel, volontaire en service civique.

Le champ d’action ? Les deux bidonvilles à proximité du quartier La Paillade : Bonnier de la Mosson et Celleneuve, et environs 10 écoles dans le quartier La Paillade/ Celleneuve.

Pour qui ? Les familles et les enfants les plus éloignés de l’école, qui  ont des difficultés liées à la scolarité des enfants.

Plus concrètement, le travail de médiation scolaire est un travail auprès des familles, avec beaucoup de présence sur les bidonvilles : aller à la rencontre des familles, identifier les problèmes, rechercher des solutions, et aussi dans les écoles : participer à des réunions avec des directeurs-trices, accompagner les familles pour l’inscription et l’adaptation, prendre des rendez-vous pour des temps d’échange entre les familles et les écoles.

La collaboration avec les écoles est importante. Avec elles, nous surveillons l’assiduité des enfants, nous accompagnons certains enfants moins à l’aise en classe pour les rassurer et leur permettre d’acquérir de l’aisance avec le temps. Nous sommes aussi en étroite collaboration avec des professeurs UPE2A. Ces professeurs sont chargés d’enseigner aux enfants allophones. L’objectif est de permettre une scolarisation en milieu ordinaire en prenant en compte les besoins spécifiques des enfants. C’est une chance pour les enfants que nous suivons !

Dans la plupart des bidonvilles en France, les enfants sont peu assidus dans leur scolarité, tout comme la majorité de leurs parents avant eux. Cela s’explique d’une part par des conditions de vie difficiles et d’autre part, par les nombreux préjugés et discriminations qui existent à l’égard de cette communauté.

La vie en bidonville n’est pas simple. Il y a des déchets, de la boue, beaucoup de familles entassées dans des petites maisons de fortune qu’ils ont construites eux-mêmes. L’accès à l’hygiène est limité mais la propreté est très importante dans les foyers : Les maisons sont toujours très propres, ainsi que les enfants.

Parfois, il pleut pendant quelques jours à Montpellier. Le bidonville devient un terrain rempli de flaques et de boue. Les chaussures se salissent vite, les vêtements ne sèchent pas, et les enfants ne peuvent pas aller à l’école sans vêtements propres.

Parfois, c’est l’enfant qui décide de l’heure à laquelle il se couche. La fascination des écrans est très présente, et souvent le réveil le matin est compliqué.

Mais malgré les difficultés, les enfants restent des enfants : curieux, joyeux, sourires sur leur visage, ils nous attendent avec impatience pour les temps d’animation proposés par l’équipe bidonville Ipeicc les lundis et les mercredis.

Ce sont des activités socio-pédagogiques que nous proposons tous les lundi après-midi avec l’équipe d’animation. Ces activités ont lieu après l’école, et servent à approfondir des apprentissages de base de la vie d’écolier : prise en main d’un stylo/ crayon, concentration, mémoire, respect des consignes.  Nous proposons du coloriage, du dessin, de la lecture ou encore des jeux de mémoire, logique, concentration. Ainsi, cela nous permet de créer des liens avec les enfants, autres que par le biais de l’école ! Nous gagnons alors leur sympathie et leur confiance ce qui nous permettra plus facilement de travailler sur la médiation scolaire avec eux.

Le mercredi, nous les accompagnons à des activités liées à leur centres d’intérêts : sortie nature, centre-ville, médiathèque,  cinéma, cuisine, mais encore piscine et foot, régalent les enfants, toujours en demande d’activités.

C’est un travail bien chargé en missions, informations, appels téléphoniques, boue, parfois difficile de le sortir de notre tête même une fois la journée finie, mais aussi avec beaucoup de sourires, de câlins, et la croyance que notre passage peut les aider à une meilleure vie.

 

Ecrit par Irina Oancea et Camille Begel.

Témoignage de Zoé en Finlande !

Témoignage de Zoé en Finlande !

Bonjour tout le monde !

En ce début d’année 2022, le secteur international voulait faire un retour sur les derniers volontaires partis avec ipeicc.

Voici le témoignage de Zoé Ferreira sur son expérience en Finlande !

Si comme ces jeunes vous avez entre 18 et 30 ans et que vous souhaitez participer aux missions de volontariat du Corps Européen de Solidarité n’hésitez plus,  contactez-nous !

 

Corps Européen de Solidarité

C’est au mois de Novembre dernier que je me suis envolée pour Helsinki, avant de rejoindre Kokkola, ville située à l’Ouest de la Finlande sur la côte du golfe de Botnie, pour effectuer un volontariat avec le Corps Européen de la Solidarité pendant sept semaines.

Cette mission s’est déroulée en deux parties, la première consistant à construire le chemin des elfes de noël, dans la forêt située à côté du centre de jeunesse Villa Elba, où nous séjournions.

Nous avons construit un théâtre de marionnettes, un labyrinthe, des centaines (oui !) d’elfes en matériaux naturels et réutilisables (branches d’épicéas, mousse, etc.) et autres décorations de noël.

La seconde partie de ce volontariat consistait à accueillir, chaque matin, plusieurs classes d’enfants âgés de deux à sept ans, sur ces quelques huit cent mètres de promenade et à leur proposer diverses activités et décorations pour les charger du plus féérique esprit de noël possible.

Nous avons également tenu une soirée de Noël ouverte à toutes et tous durant le mois de décembre. Chaque volontaire y était un elfe de noël. J’étais l'elfe dansante sur une scène ainsi que dans une salle disco situées à la fin du chemin. Je passais mes matinées à danser sur des musiques de noël dans un décor enneigé, plutôt sympa !

Ces deux mois en Finlande m’ont tellement apporté, tant sur le plan humain et social, en partageant mon quotidien avec dix-sept autres volontaires européens, que sur le plan personnel et physique.

J'ai appris à travailler sous des conditions climatiques extrêmes (il faisait -17°C toute la journée, et le soleil se couchait à 14h30), à m'adapter aux personnes avec lesquelles je vivais et travaillais, à respecter leurs limites et leurs différentes cultures ; j’ai notamment partagé un chalet avec trois autres volontaires hongroise, grecque et italienne.

Comme une ambiance de colonie de vacances pour adultes, où même les heures de mission semblaient être du loisir. Nous avons tissé des liens qui encore aujourd’hui restent très forts.

Nous avons eu la chance de pouvoir partir plusieurs jours à Helsinki, puis à Rovaniemi et c'était tout simplement incroyable. Je n’ai qu’une envie à présent : repartir en volontariat européen et découvrir de nouvelles cultures et personnes! Cela était ma première expérience de volontariat donc je n'ai pas vraiment matière à comparer mais les personnes de soutien qui étaient là chaque jour avec nous ont fait un super travail, au moindre problème ou besoin iels étaient à notre disposition et prêt à nous aider. 

En ce qui concerne la mission, j'ai le sentiment d'avoir toujours été entendue pour mes idées ou revendications, il n'y avait pas de hiérarchie entre les volontaires et la mission était très bien organisée et claire. Je pense donc que personnellement je recommanderais cette organisation, c'était comme il était écrit sur le papier !

J’aimerais effectuer de nouveaux volontariats cette année, et pourquoi pas un volontariat à long terme.

J'ai déjà commencé à regarder les propositions sur le Corps Européen de Solidarité !

 

La cité éducative en action à la Mosson

La cité éducative en action à la Mosson

Le vendredi 11 mars à la Maison des Sports, iPEICC animait avec PSL 34 un temps fort de la Cité Educative du quartier  Mosson  à Montpellier.

Une journée d’échange entre 22 structures porteuses d’une action éducative sur le quartier

Les objectifs étaient de Comprendre et rendre lisible la Cité éducative Mosson ● Situer son action propre en regard du territoire et des autres structures ● Créer un collectif dynamique d’acteurs

Une journée  très riche en échanges d’informations entre les acteurs. Elle a permis de clarifier les enjeux, d’intégration de nouvelles associations dans le réseau, de regroupe un ensemble d’ acteurs motivés, engagés, soucieux de bien faire et prêts à s’investir pour la réussite éducative dans le quartier Mosson.

Contact à iPEICC : Sophie Vidal 06 24 26 36 39

Stage Maquette à l’Accueil Jeunes

Stage Maquette à l’Accueil Jeunes

Durant les vacances de février, les ados de l’accueil jeunes ont participé à un stage maquette.

C’est en collaboration avec le pôle « culture sport de Pierres Vives », et la médiatrice culturelle Élodie Van Eeckhaute que les jeunes ont conçu une maquette du « futur » bâtiment d’i.PEICC.

C’est dans l’optique du déménagement de nos locaux d’activité, en raison de la réurbanisation du quartier de la paillade, que nous avons profité de ce stage pour sensibiliser les ados à l’ANRU. Et ainsi les rendre d’une manière indirecte, acteur de la transformation du quartier.

En visite à Pierres Vives, dans un premier temps, pour se familiariser avec ce projet et découvrir par la même occasion le « déconstructivisme ». Un art architectural qui vise à sortir des codes, à l’image du bâtiment Pierres Vives et de son architecte Zaha Hadid.

Nous avons été accueillis ensuite durant toute une journée à l’ENSAM, l’école d’architecture de Montpellier, dans l’atelier de Damien. Nous avons créé du mobilier et des personnages à l’aide de plusieurs machines.

Le « fil chaud » qui sert à découper le polystyrène, la « découpeuse laser » pour découper du mobilier et des personnages avec plus de précision ou encore la scie sauteuse pour la découpe du bois.

Les jours suivants, dans nos locaux d’Uranus, les ados de l’accueil jeunes ont créé une maquette à l’aide de plusieurs matériaux différents (carton, plastique, bois, …).

Ils se sont également laissé aller dans leur créativité et donner vie aux espaces intérieurs de la maquette, en créant du mobilier design.

La maquette sera exposée courant juin dans l’espace d’exposition de Pierres Vives…

 

L'atelier 'infos ou intox?"  gratuit !

L'atelier 'infos ou intox?" gratuit !

Bonjour à toutes et à tous,

En ces temps troubles que nous traversons, comment prendre du  recul face aux flux d' infos-intox qui nous sont adressés à chaque moment ?

Avec l'oeil avisé d'une journaliste professionnelle, nous vous invitons à venir faire part de votre expérience, vos doutes, vos questions.

L'atelier "info ou intox? " est ouvert à tous , sur trois séances programmées en matinée à iPEICC les 1er, 8 et 22 avril

N'hésitez pas à vous inscrire en nous contactant au 0778643862, c'est gratuit et ouvert à tous!

Olivier HALET

Les coulisses du rideau rouge #2

Les coulisses du rideau rouge #2

 

Tout commence par une séance d’essayage de costumes à la Costumotek, séance décrite dans l’article d’Emma, volontaire en service civique sur le pôle bidonvilles de l’i.PEICC.

Cette séance permet à plusieurs jeunes filles de Bonnier de la Mosson et Celleneuve, de se découvrir dans un autre habit, de se valoriser, de se voir en photo en étant dans la peau d’un autre personnage.

C., jeune fille de 9 ans, a choisi de se déguiser en tutu et ballerines, elle se trouve très belle ainsi. D, jeune fille de 11 ans, se vêtit d’une belle robe blanche avec une écharpe de fourrure rose, elle se met dans la peau d’une femme riche des années 60.

Elles reviennent quelques jours plus tard à la Costumotek, pour fabriquer un cadre, au sein duquel elles disposeront leur photo, qu’elles pourront fièrement ramener chez elles. Scotch, paillettes, perles, fleurs, et autres accessoires sont disposés pour mettre en valeur ces jolis portraits. Ce jour-là, Perrine [gérante de la Costumotek] propose aux jeunes filles intéressées, si elles souhaitent défiler avec leurs costumes, dans le cadre de l’événement du 8 mars organisé par la Maison Pour Tous Léo Lagrange (journée internationale des droits des femmes).

Nos deux jeunes filles acceptent avec grand plaisir. Leurs parents donnent leur accord, et souhaitent venir observer le défilé. Malheureusement, l’événement étant soumis au passe sanitaire, ils ne pourront pas y participer.

 

Le jour venu, Justine (animatrice) et Emma (volontaire service civique) vont chercher les jeunes filles sur le platz après l’école. Elles sont prêtes et enchantées de se diriger vers le spectacle. Un peu d’adrénaline monte avant cet événement qui est une toute première pour elles : mettre les pieds sur une scène, devant une salle remplie.

L’événement mettant à l’honneur les femmes, s’appelle « mon rêve de femme » et souhaite valoriser les participantes, en sensibilisant à la création. De nombreuses femmes sont concernées par ce défilé. Celles suivies par le dispositif FEE (Femmes Egalités Emploi) du CDIFF 34, en passant par GESTARE, et bien d’autres. Dans les coulisses, avant le passage sur scène, C. et D. discutent avec les dames, échangent de bons conseils anti-stress avant de monter sur la scène.

Tout à coup, une jolie mélodie de piano se fait entendre. C’est à elles de passer sur scène. Elles sont accompagnées par une dame déguisée en mariée. D’un pas timide, elles se glissent derrière les pas de la mariée. Les secondes défilent et elles ne voient pas passer le moment. De retour dans les coulisses, elles sont pleines de joie et demandent « quand est-ce qu’on repasse ? ». Elles auront donc pris goût à ce beau moment de mise en lumière.

De retour sur le platz vers 20:00, nous remercions les familles de nous avoir accordé leur confiance, et leur montrons les photos et vidéos du défilé. C’est la première fois que nous raccompagnons les jeunes filles de nuit, sur leur lieu de vie. Une belle preuve de la relation de confiance grandissante avec les familles. La prochaine étape serait de pouvoir impliquer les parents directement.  

C’est en tout cas un très beau moment d’échange que les filles ont pu vivre, grâce à la Costumotek. Nous les remercions une nouvelle fois d’avoir pu les faire participer à ce projet. Un bel espace de valorisation de soi, et de mise en lumière de ces enfants, souvent très invisibilisés dans la société et même au sein du quartier.

Bravo à toutes ces filles et femmes !

Les petits fermiers à Lansargues

Les petits fermiers à Lansargues

Les petits fermiers à Lansargues

 

10h à Ipeicc, préparation des sandwiches pour la sortie au parc de loisirs avec sept enfants du platz de Celleneuve. On récupère le mini-bus sur le parking du marché Mosson où la vente bat son plein ce mardi 1er mars. Avec ma voiture, le bus est plein, je rejoins le platz. Nous entrons ensemble dans ce lieu inconnu de moi, que je longe souvent, lors de mes promenades pédestres. Comment être respectueuse de ce lieu qui est leur « maison », de ces personnes ballotées par la vie, du projet Ipeicc ? Emma, Justine et moi faisons le tour des espaces de vie des familles. Les enfants jouent entre les caravanes, parmi les flaques, les planches pourries, les rats. Ils jouent dans l’eau, sur un vélo, avec une poupée démembrée.

Comment pouvons-nous, citoyens qui combattons sans relâche pour les droits de l’humain, accepter que nos égaux vivent ainsi ? Les mamans entretiennent les intérieurs, les hommes travaillent ou trient des tas de ferraille pour aller glaner quelques euros à la déchetterie. Les enfants s’illuminent quand ils voient Justine qui leur parle de passer la journée dans un parc avec des animaux et des jeux, à 30 minutes de Montpellier. L’un d’eux sait sa maman partie faire des courses. Elle ne peut pas l’autoriser. Sa tristesse embrunit son beau visage. Les filles ne veulent pas des garçons. Justine parle avec les mamans, en roumain. Je l’admire. Connaître et pratiquer la langue des mamans est une clé magique.

L’un des garçons, les yeux chargés de sommeil, hésite puis accepte de venir avec nous, mais…il est trop âgé. L’après-midi, une activité crêpes sera animée au platz avec Mickaël qu’il connaît. Il est ok avec ce choix alternatif. Nous partons avec deux garçons et cinq filles entre 7 et 11 ans...

 

La journée est froide côté météo, chaude côté joie des enfants. Ils rient, courent, crient beaucoup, mangent un peu, veulent aller vite partout tout de suite, ne rien manquer. Caresser les chèvres, les ânes, écouter un cochon ronfler, admirer les oiseaux multicolores, distribuer les graines aux animaux, marcher dans un labyrinthe de verdure parsemé d’araignées et de serpents dont la surprenante vision les fait hurler puis rire ensemble, l’heure du goûter est là. Près d’un parcours aérien de cordes terminé par un toboggan en tunnel, la table de bois nous accueille pour un jus de fruit et des biscuits. Pause pipi avant les jeux gonflables. Ils elles partent en courant vers les toilettes  et reviennent au même rythme, excité.e.s de sauter dans le château de boudins. L’un d’eux revient et se love contre ma hanche. « Tout seul, j’étais perdu » dit-il très ému. Il était parti après les autres, s’est retrouvé seul, nous a cherché.e.s.  Je le rassure en entourant ses épaules de mes bras rassurants ; « et comme tu es un garçon intelligent, tu nous a retrouvé.e.s et nous voilà, on est tous là avec toi, tu en en sécurité maintenant, tout va bien ». Il s’assied à table, finit son goûter et repart au jeu. Quand on s’éloigne du groupe, on vérifie que tout le monde est bien là, ok ? Les grandes opinent du bonnet.

Je les quitte avant les jeux, il fait froid, je gèle et je suis remuée par l’insécurité de ces enfants qui résonne avec celle que nous cumulons depuis plus de deux ans. Peur est le mot que j’entends le plus dans la bouche des enfants, peur des animaux, peur de tomber, peur de se perdre, même si ces peurs n’empêchent en rien la prise de risque vers l’inconnu de cette journée. Ils portent aussi la peur de leurs parents, d’être déplacés, expulsés, menacés par la guerre en Ukraine…Ecouter cette peur, l’accueillir, l’accompagner et encourager à la traverser pour savourer le plaisir de découvrir et de se savoir courageux, intelligent, fort, solidaire avec les pairs, sécurisé par les adultes et l’environnement de notre démocratie….

 

Mes photos captent leur joie, leur approche, leur lien avec Emma, avec Justine qu’ils entourent, célèbrent. Quelle journée ! Que d’émotions ! Que de belles images engrangées pour eux aussi. Que de réflexions aussi, à la suite de ce voyage en terre inconnue.

 

Témoignage de Geneviève David

Membre du CA et accompagnatrice ponctuelle

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