On the road again !
Cela faisait à peine deux semaines que j’étais de retour de Bulgarie, pour un projet de volontariat de deux mois, que je pensais déjà repartir, pour cette fois-ci, une durée plus longue. Plusieurs propositions de volontariat m’arrivaient par mail, jusqu’à ce mail de l’association MCO (Mladinski Center Ormož). Cette association de Slovénie me proposait un projet de 6 mois, dans un centre jeunesse, afin de prendre part à leur communication, évènements, et promotion de notre culture d’origine au sein des différentes écoles. Un projet qui me convient parfaitement, un pays que je ne connais pas du tout, me voilà donc embarquer dans une nouvelle aventure, qui sera, je n’en doute pas, tout aussi forte en émotion que la première.
Quelques semaines plus tard, je prends l’avion à Paris, direction Ljubljana. Puis une navette de l’aéroport à la capitale, et enfin, un train entre la capitale et ma future ville d’accueil, Ormož (à prononcer Ormoch en roulant le « r »). Une fois à la gare, je rencontre deux personnes qui me suivront durant la totalité de mon projet. Tout d’abord, Süheyla, ma colocataire et partenaire pour ce projet. D’origine turque, elle est arrivée en Slovénie un mois avant moi et va pouvoir me rencarder sur les prochains jours, sur toutes les choses à savoir.
Et également avec elle, il y a Marjanca, l’une de mes coordinatrices au sein de l’association, qui travaille également à la bibliothèque municipale. Après un bref et copieux diner, je découvre enfin mon lieu de résidence pour les prochains mois : un énorme appartement, où j’y ai ma propre chambre, avec un jardin, et tout ce qu’il faut pour profiter de cette expérience dans les meilleures conditions. Les éventuelles inquiétudes post-arrivée sont très vite balayées par cette accueil chaleureux et les premiers paysages que j’ai pu apercevoir.
Pour couronner le tout, j’arrive à point nommé. En effet, dès la semaine suivante, nous participons à notre « on arrival training », afin de faire la rencontre d’autres volontaires en Slovénie et d’acquérir tous les outils nécessaires pour notre projet. C’est donc ici que prend part ma première découverte de la Slovénie. Nous quittons Ormož, tout à fait à l’est de la Slovénie, au niveau de la frontière Croate, direction Ankaran, sur les bords de l’adriatique, tout proche de la frontière italienne. Un cadre idyllique pour faire la rencontre des autres volontaires, avec qui je resterai en contact tout au long de mon projet, et encore aujourd’hui. C’est au retour de cette semaine forte en contact social, entraide et découverte que je découvre le reste de l’équipe dans mon petit patelin.
Car oui, Ormož est une petite « ville » de 3000 habitants, possédant 5 supermarchés (oui ça fait beaucoup), qui devient rapidement une ville déserte passé les 18h. Mais bon, elle a un charme fou, ayant pour frontière naturelle avec la Croatie, une énorme rivière, la Drava, et où la nature est omniprésente. Revenons à l’équipe. Je fais donc leur rencontre, et tous autant qu’ils sont, ils m’accueillent à bras ouverts, comme un nouveau membre de leur grande famille. Cela ne fait que quelques semaines que je suis là, et déjà je m’y sens comme à la maison.
Au niveau du travail dans l’association, j’y ai fait du touche à tout. Aussi bien dans la création de posters pour les différents évènements de l’association, qu’animateur sur certains de ces évènements où nous devions tenir des stands par exemple. Nous avons eu, Süheyla et moi, l’occasion de présenter nos pays et cultures dans les écoles, de la maternelle au lycée, afin de s’inclure encore davantage dans la vie slovène. Pour cela, nous avons pu suivre quelques cours de Slovènes en ligne afin de se sentir encore plus proche de la population locale. Cette langue est très compliquée, mais sur la fin, je comprenais le sujet de la discussion, et c’était pas gagné ! Le rôle de community manager a été également une partie de notre travail, afin de toucher notre public cible, les jeunes. En ce qui me concerne, j’ai également eu la chance de prendre part et de réaliser des cours de français pour un public de lycéens. Je pense qu’ils étaient tous aussi timide que moi, mais au final, cette expérience professionnelle était juste incroyable.
La chose que je retiens le plus dans tous ces événements, présentations, interventions ou autre, est que quelque soit la raison de notre présence, nous repartions toujours avec un petit cadeau afin de nous remercier. La générosité slovène n’a cessé de me surprendre jusqu’à la fin de mon projet. C’est vraiment une nation qui a le coeur sur la main. Afin que vous compreniez bien, voici un exemple. Nous faisions une randonnée proche d’Ormož avec ma mentor, région réputée pour ses terrains viticoles, et donc pour son vin. Après une heure de marche, nous saluons un habitant en passant. Ce dernier nous a alors invité à gouter tous les vins de sa cave qu’il produisait lui-même. Une heure après, nous repartions chacun avec une bouteille que nous avons presque été forcé de prendre. Donner sans attendre en retour, c’est un peu leur devise !
Exemple de caves slovènes
Alors maintenant vous vous demandez comment est le vin slovène ? Pour être franc, … pas bon. Donc ils ont trouvé un moyen de le rendre acceptable en le coupant à l’eau pétillante. Etant français, ça choque ! Mais avec le temps, on s’y fait. Et niveau culinaire, ils sont tout aussi généreux. De grosses portions, mais par contre, rien à redire, c’est très bon. Toujours de la soupe en entrée et une salade pour accompagner le plat. Que des produits frais et de saisons, souvent cultivés directement depuis leur jardin. Ce dernier est d’ailleurs taillé au carré, rien ne dépasse, car pour eux c’est la première impression qu’une personne a des personnes habitants la maison. Cela rend la vue des villes très
agréables. Elles se confondent parfaitement avec le paysage, à la fois montagneux, vallonné et forestier.
Tout au long de mon périple, j’ai eu aussi l’occasion de visiter –presque- les quatre coins de la Slovénie. Que ce soit sur des lieux touristiques comme Bled, avec son église sur un petit bout d’île au beau milieu d’un lac, ou encore Ptuj, avec son carnaval international, que des lieux plus reculés, souvent accessible qu’en randonnée, Velika Planina, Nanos et j’en passe. A chaque fois, la nature y est omniprésente, et les traces humaines sont plutôt minimales. En grosse partie dû au fait, que seulement 2 millions de slovènes vivent en Slovénie, l’équivalent de Paris intramuros, mais pour tout un pays. Ça rend les visites d’autant plus appréciables, pour être au plus près de la nature. J’ai également eu la chance d’accueillir ma famille pour les vacances de Noël. Cela nous a permis de visiter le lac Balaton
en Hongrie, le nord de la Croatie et également le nord de l’Italie. Autant vous dire qu’en un peu plus de 5 mois, j’en ai pris plein les yeux.
Aujourd’hui, de retour en France, un peu par la force des choses, je ne peux avoir que de bons souvenirs sur cette expérience humaine et professionnelle. La manière de vivre au plus proche de la nature, privilégier l’entraide et l’accueil sans se soucier du reste et se sentir rapidement chez soi, m’ont permis de profiter pleinement de cette aventure. Chacune des personnes que j’ai pu croiser m’ont toutes apporté ou appris quelque chose, et je pense que ces moments resteront longtemps dans ma mémoire. Tous les autres volontaires et en particulier Süheyla, m’ont également fait découvrir leur culture. Nous avons déjà prévu de se retrouver, un jour, quelque part, pour se remémorer le pourquoi nous nous sommes connus la première fois.
La Slovénie se rajoute aux autres expériences européennes que j’ai pu vivre et ne fait que rajouter mon envie de participer à la vie européenne, pour les jeunes, peut-être cette fois-ci , en tant qu’accompagnateur…
Se vidimo…